Selon TA3, une chaîne de télévision slovaque, l’homme de 59 ans a été touché à l’estomac après que quatre coups de feu ont été tirés à l’extérieur de la Maison de la culture dans la ville de Handlova, à quelque 150 kilomètres au nord-est de la capitale, où le chef du gouvernement rencontrait ses partisans.
L’attaque est intervenue après une réunion de cabinet à Handlova, selon le journal , dont un reporter a vu le chef de gouvernement emmené dans une voiture par des gardes du corps. Selon le journal, le tireur présumé a été appréhendé par la police.
« Aujourd’hui, après une réunion gouvernementale à Handlova, il y a eu une tentative d’assassinat sur le premier ministre », a confirmé le gouvernement.
« Nous confirmons l’attaque sur le Premier ministre », a également déclaré à l’AFP le porte-parole de la police Matej Neumann.
M. Fico avait tout d’abord été transporté à l’hôpital de Handlova, dans « l’unité de chirurgie vasculaire », a indiqué à l’AFP la directrice de l’établissement, Marta Eckhardtova, qui n’a pas donné de précisions sur la nature de ses blessures.
Le vice-président du Parlement, Lubos Blaha, a confirmé l’incident lors d’une session du Parlement slovaque et l’a ajournée jusqu’à nouvel ordre, a indiqué l’agence de presse slovaque TASR.
La présidente slovaque Zuzana Caputova a condamné une l’attaque « brutale et irresponsable ». « Je suis choquée. Je souhaite à Robert Fico beaucoup de force dans ce moment critique pour se remettre de cette attaque », « brutale et irresponsable », a affirmé la présidente sortante dans un communiqué.
Les principaux partis d’opposition slovaques, Progressive Slovakia et Freedom and Solidarity, ont annulé une manifestation prévue pour protester contre un projet gouvernemental controversé de refonte de la radiodiffusion publique qui, selon eux, donnerait au gouvernement le contrôle total de la radio et de la télévision publiques.
« Nous condamnons absolument et fermement la violence et la fusillade dont a été victime aujourd’hui le premier ministre Robert Fico, a déclaré Michal Simecka, chef de file de Progressive Slovakia. Dans le même temps, nous appelons tous les hommes politiques à s’abstenir de toute expression ou démarche qui pourrait contribuer à accroître encore la tension. »
M. Fico, premier ministre pour la troisième fois, et son parti de gauche, le Smer (Direction), ont remporté les élections législatives du 30 septembre en Slovaquie, opérant un retour sur le devant de la scène politique après avoir fait campagne sur un message prorusse et anti-américain.
Ses détracteurs craignaient que la Slovaquie de M. Fico n’abandonne son orientation pro-occidentale et ne s’aligne sur la Hongrie du premier ministre populiste Viktor Orbán.
Des milliers de personnes se sont rassemblées à plusieurs reprises dans la capitale et dans toute la Slovaquie pour protester contre les politiques de M. Fico.
Les dirigeants européens ont rapidement condamné la violence politique, bien qu’aucun motif de l’attaque ne soit immédiatement apparu.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a dénoncé une « attaque ignoble ». « De tels actes de violence n’ont pas leur place dans notre société et sapent la démocratie, notre bien commun le plus précieux. Mes pensées vont vers le premier ministre Fico et sa famille », a écrit sur X la responsable allemande.
Le chancelier allemand Olaf Scholz s’est dit « bouleversé par le lâche attentat » contre Fico à la suite d’informations faisant état de sa blessure par balle. « La violence ne peut avoir sa place dans la politique européenne. En ces heures, mes pensées vont à Robert Fico, à la famille et aux citoyens slovaques », a-t-il ajouté sur X.
« J’ai été profondément choqué par l’attentat odieux perpétré contre mon ami, le premier ministre Robert Fico », a quant à lui écrit le premier ministre hongrois Viktor Orban sur X, disant « prier pour sa santé et son prompt rétablissement ».